La rentrée sera, comme souvent, le théâtre de bon nombre de débats sur le plan social. Se pose ainsi la sempiternelle question arithmétique des postes disponibles : au moins 1 million recensés par Pôle emploi (certainement beaucoup plus avec le marché caché et les différents jobs boards) et du nombre de demandeurs d'emploi, toutes catégories confondues. Rien de nouveau. L'attractivité par la revalorisation des conditions de travail ou simplement de l'image de certains secteurs "pénuriques", la formation des publics, salariés ou non salariés sont plus que jamais d'actualité. Débats sur les salaires, les conditions de travail.
Signe d'une évolution de la pensée commune en réaction à une conjoncture historique à bien des égards et propice à l'introspection de chacun, la question de l'attractivité via le sens porté au travail pour les salariés, les primo accédants, les personnes sans activité et/ou en reconversion prend une ampleur inédite et s'invite de plus en plus dans ce paradigme manichéen de l'offre et de la demande.
C'est tout l'enjeu des différents écosystèmes politiques et économiques. La force de la reprise sera indexée sur la reprise du travail. Cette remise au travail nécessitera le développement des compétences. L'équation n'est, encore une fois pas nouvelle.
Ce qui l'est est ce que nous vivons sur le terrain de la formation et de l'accompagnement, avec une nette prévalence des ressentis, des émotions de nos publics, salariés ou non salariés. Certes, le digital et le distanciel ont été des facteurs clés pour maintenir et sécuriser les parcours formatifs de nos publics. Mais c'est bien sur la prise en compte des émotions et de la construction du sens (le "savoir devenir") que l'accompagnement des professionnels de la formation se concentre de plus en plus. Le contexte l'impose. Il ne s'agit pas d'une posture dogmatique. Les résultats sont quantifiables. Eprouvés par ces derniers mois, comme chacun d'entre nous, d'avoir porté à bout de bras des équipes, des groupes, j'ai le sentiment que nous sommes aujourd'hui face à de nouveaux enjeux, une nouvelle équation en terme d'emploi et de compétences.
Chacun a sa part à jouer : financeurs, employeurs, collaborateurs et opérateurs. Gageons que de notre capacité à appréhender la situation de manière collective avec bon sens et bienveillance découleront de bons indicateurs de reprise, économiques, et humains (HiTO, en japonais).
J'y crois.
A très bientôt pour la poursuite et la réussite de nos projets communs. Bonne rentrée à tous.
Matthieu GLINTZ Fondateur HiTO
"Toute recherche qui ne vise que la conscience des hommes, leur rationalité ou leurs idées, sans tenir compte des structures pulsionnelles de l'orientation et de la morphologie des émotions et des passions, s'enferme d'emblée dans un champ de fécondité médiocre." Norbert ELIAS, 1939.